L’étude sociologique de la sexualité

Les anthropologues se sont intéressés à la sexualité dès le début (Mead 2001; 1928 et 1935; Malinowski, 2000; 1929), mais il a fallu plus de temps aux sociologues pour faire des recherches qualitatives sur le sujet (pour plus de détails, voir Bozon 2014).  Certains travaux avaient été faits sur le sujet dès les années 1970 (Béjin et Pollak, 1977), mais il. Pourtant, ce n’est qu’avec la crise du VIH/sida que le sujet a été pris au sérieux, et les chercheurs ont pu trouver des moyens d’étudier cet objet pour la plupart « inobservable » (Bozon 1995). Ensuite, certains groupes, comme les jeunes (Giami et Schiltz, 2004) ou les homosexuels (Girard et Doré, 2018), attirent davantage l’attention et l’étude s’élargit. 

L’un des sondages les plus approfondis sur la sexualité et les relations des jeunes a été réalisé en Angleterre entre 1988 et 199,1 avec 148 jeunes femmes et 46 jeunes hommes âgés de 16 à 21 ans à Londres et à Manchester. Le sondage portait sur ce qu’ils pensaient du risque et du VIH (Holland et coll., 1998; en Français, voir Holland et coll., 2002).

En commençant par les problèmes de santé, les chercheurs ont appris la sexualité, la masculinité et la féminité et « comment la prise de risques et la sécurité sexuelle sont devenues des éléments importants des relations sociales hétérosexuelles » (Holland et coll., 1998, p. 3). En raison de l’épidémie de VIH/sida, il existe des possibilités considérables d’en apprendre davantage sur la sexualité.  À la fin des années 1990, la sexualité était liée à l’amour ou au mariage (Bozon, 1998; Bozon 2001) et, encore une fois, à la santé, mais cette fois en termes de « troubles sexuels » plutôt que de risques (Giami 2004).  Dans les années 2000, alors que la recherche sur la sexualité en France se formalisait de plus en plus, cette tendance s’est avérée vraie. En février 2003, l’Association Français de sociologie a créé le réseau thématique « Sciences sociales de la sexualité » (RT 28).

En 2008, l’Association internationale des sociologues de langue Français a créé le groupe de travail « Sociologie de la sexualité » (GT 07), et en 2009, la revue Genre, sexualité & société a vu le jour. Les « sous-cultures sexuelles » sont un domaine d’étude qui examine la façon dont les gens agissent sexuellement (Rubin 2010b [2002]).  Les études sur la sexualité gay (Courduriès 2011 ; pour une mise à jour, voir Girard et Doré 2018), la sexualité lesbienne (Chetcuti 2013 [2010], ou encore plus le partenariat (Combessie 2008) lui donnent une place réelle dans la recherche qualitative, et la recherche sur les différents types d’échanges économico-sexuels (Roux 2011 ; Broqua et Deschamps (éd.) 2014) s’appuie sur les idées féministes de Paola Tabet sur le sujet (Tabet 2004; voir aussi Trachman 2009).  La plupart des études des 15 dernières années ont mis l’accent sur les contextes sociaux et économiques et les relations dominantes, en particulier entre les hommes et les femmes (Clair 2016a). Par exemple, ils ont examiné des façons spécifiques de choisir un partenaire, comme l’écart d’âge (Bergstrom 2018).

Les scripts sexuels

John Gagnon : « Les scripts de la sexualité » (traduction française, Paris, Payot, 2008). Cet ouvrage n’est malheureusement plus disponible.

Comment peut-on dire la sexualité ? Pierre Brasseur, Cécile Thomé, Milena Jakšić, « Terrains & travaux » 2022/1 N° 40 | pages 5 à 19, https://www.cairn.info/revue-terrains-et-travaux-2022-1-page-5.htm

La traduction a pris beaucoup de temps pour être terminée.

Gagnon a ouvert le RT28. Ouvert.  Il a été traduit par ARSS en 1999.  En 2008, Giami a supervisé la traduction de trois articles de Gagnon. Article retraduit mais approfondi En Allemagne et en Italie, Gagnon et le point de vue des scripts sont devenus des classiques. Parce qu’ils ont été repris si rapidement et si mécaniquement, une partie de leur force subversive a peut-être disparu au moment où ils ont été produits. Le premier condensé sexuel a été publié depuis 41 ans.

C’est des auteurs très lisibles qui vieillissent bien mieux que beaucoup d’autres, quel que soit le lieu. Certains auteurs, en revanche, vieillissent peu : un style d’écriture défini par une grave absence de jugement moral ; tout ce qu’il fournit est exempt de jugements moraux, ce qui est inhabituel dans la recherche sur la sexualité.

En gardant une certaine distance par rapport à l’analyse politique : donne une image convenable, alors que ceux qui se réfèrent à un texte politique contemporain sont rapidement dépassés. Une utilisation équilibrée d’exemples de banalités sexuelles ; des incidents spécifiques qui rendent le comportement sexuel intelligible même aujourd’hui.

Bien que divers scénarios soient examinés dans la recherche sur la sexualité, les deux principaux objets abordés sont la sexualité en tant qu’expérience et en tant que comportement humain. Les disciplines et la recherche sur la sexualité : une sociologie de la science de la sexualité, des approches scientifiques de la sexualité comme caractéristique culturelle qui a un impact sur notre comportement ; il ne s’agit pas d’une réincarnation de la science, quelque chose est absorbé dans nos activités.

La portée temporelle est quelque peu limitée : elle ne s’étend pas très loin. On peut découvrir d’autres auteurs ; la sexualité n’est pas étudiée en tant qu’objet politique, mais la politique est présente, cependant seulement dans la mesure où elle façonne les expériences. Par conséquent, elle n’est ni un objet lié aux identités ni une entrée dominante. Ces théories sont absentes de toute enquête définitive qui aurait permis d’établir un point final : William Simon est décédé brutalement en 2000, alors qu’il retravaillait sur l’aspect le moins développé de la théorie, les écritures intrapsychiques, qui ont le plus de travail inachevé.

Les significations varient beaucoup plus que les répertoires, qui sont tous plutôt limités (contrairement à d’autres activités sociales). Troisièmement, les disciplines qui étudient la sexualité sont des produits culturels historiques à part entière. L’expérience sexuelle est le résultat d’apprentissages sociaux, qui varient selon les pays Les rôles sexuels féminins et masculins sont liés de diverses manières dans de nombreuses cultures Il s’agit de faire de la sexualité et de l’activité sexuelle un objet social légitime, par opposition à faire de la sexualité un objet que les autres disciplines aborderaient à leur tour :  une énigme. Dans notre recherche, nous assumons la banalité de la sexualité. L’approche est établie sur une théorie descriptive : trois niveaux de script sont différenciés. Celle-ci est observée de manière statique.

Le script culturel : il comprend les sciences de la sexualité ainsi que les propos des professionnels de la sexualité, comme ceux sur l’homosexualité et l’hétérosexualité : La notion d’objets observables est née de l’évolution de la vie sociale et du développement d’un mode de pensée dans les cultures occidentales. Le fonctionnement des institutions qui incluent des scénarios culturels objectivés : on peut considérer que les toilettes publiques contiennent des scénarios culturels objectivés qui permettent le développement d’explications particulières (critique féministe de goffman mary) Description traditionnelle du développement sexuel de Master and Johsnon.

Les scénarios interpersonnels, plus généralement, montrent des séquences et des actes généralisés. Coups d’un soir, rencontres dans les bars d’Oslo entre des femmes célibataires et des hommes qui boivent beaucoup : on pourrait le croire au début (scripts interpersonnels).

Les scripts interpersonnels. Les histoires palpitantes. Elles comprennent deux types d’éléments : les contes traditionnels. Des récits bien organisés qui prennent racine dans les expériences antérieures d’une personne et ses interactions sociales quotidiennes. Similaire à l’interprétation des rêves ou des contes de Freud. Il existe plusieurs thèmes, dont aucun n’est significatif pour l’étude. On peut envisager des collections de fantasmes, des travaux sur la réception du porno ; l’activité mentale consiste à érotiser des cadres sociaux existants, mais cette érotisation se fait par le biais d’objets très pointus ; on peut aussi étudier la fonction instrumentale attribuée à ces scripts. Masturbation au moins masculine. 

 Il est également important de souligner les caractéristiques dynamiques, comme la façon dont certains scripts font l’objet d’une interprétation lorsqu’on passe d’un niveau à l’autre, plutôt que la description statique Que se passe-t-il lorsque le niveau est modifié ? De plus, il s’agit donc d’une invitation à décrire les caractéristiques et les composantes de l’action sexuelle. Sans entrer dans le détail de son fonctionnement. Ce concept est dépourvu de toute possibilité d’interprétation. Il ajoute un univers de description proche de celui de l’analyse linguistique.

L’alcool dans le contexte des scripts : un autre angle sur l’alcool

De plus, nous pouvons aussi montrer au début de la pièce qu’il existe des règles objectivées pour l’organisation. Par ailleurs, nous voyons que la personne prépare la boisson, qu’il y a une certaine improvisation, mais qu’il y a toujours beaucoup de réflexivités dans ce qui est fait. Par ailleurs, on sait exactement où cela va vous mener. Certaines règles sont oubliées, tandis que d’autres sont mémorisées.  Approche sociologique de la sexualité, qui ouvre un champ d’étude plutôt que de créer une école, et de la grande description, qui permet un large éventail d’interprétations.

Scripts sexuels ou façonnement du désir

John Gagnon et William Simon étaient deux sociologues à l’Institut Kinsey de Bloomington, Indiana. Leur livre de 1973 Human Sexuality’s Social Origins a reçu peu d’attention en dehors du cercle de la recherche sur le sexe. Les études féministes et gaies et lesbiennes ont contribué à sortir la recherche sur la sexualité de son ghetto clinique aux États-Unis.

La sexualité est désenchantée et dénaturalisée.

Selon Gagnon et Simon, le problème d’une sociologie de la sexualité est de dépouiller le domaine de la sexualité de son mystère, de sa mystique et de son exceptionnalité. Les faits sexuels, qui comprennent les actes, les relations et les significations, doivent être considérés avec d’autres faits sociaux. Cependant, ce désenchantement à l’égard de la sexualité ne peut se produire qu’une seule fois.

Ce désenchantement à l’égard de la sexualité, cependant, ne peut se produire que si nous expliquons et précisons ce qui produit et construit la sexualité, c’est-à-dire ce qui rend des événements sociaux, des lieux, des types de relations, des comportements et des gestes spécifiques susceptibles de produire de la sexualité.

1 – Les chapitres suivants sont énumérés dans la table des matières du livre: 1) « Les fondements sociaux du développement sexuel »; 2) « Développement sexuel de l’enfance et de l’adolescence »; 3) « Développement sexuel post-adolescent »; 4) « La pédagogie de la sexualité » ; 5) « Homosexualité masculine » ; 6) « La conformité plus forte que la déviance : les lesbiennes » ; 7) « Prostitution féminine »

8) « Comportement homosexuel en prison »;

9) « Pornographie: scripts sociaux et dilemmes juridiques »; et 10) « Changement social et comportement sexuel ».

2 – Aux États-Unis, la recherche sur le sexe rassemble des chercheurs de plusieurs disciplines sur le non-thème de la sexualité. L’Académie internationale de recherche sexuelle a une association internationale et de nombreuses revues.

5 – Gagnon et Simon ne sont mentionnés que brièvement dans Pleasure and Danger de Carol Vance. Exploring Female Sexuality, Routledge et Kegan Paul, Londres, 1984.

6 – J. Gagnon, « The Implicit and Expressive Use of the Scripting Perspective in Sex Research », The Annual Review of Sex Research, 1, 1990, p. 1-44.                                          

Les scénarios sexuels ou la matérialisation du désir

J. Gagnon et W. Simon, 1973:. L’excitation sexuelle est caractérisée par l’excitation, le désir et le plaisir. L’objectif de l’auteur est d’établir une véritable théorie sociologique de la sexualité qui explique ses origines et ses modes de fonctionnement dans le cadre d’une théorie de l’action et de l’interaction (qui expliquerait les différences de sexualité). L’humilité apparente de la pièce vient du fait qu’il ne s’agit pas de sociologie de la sexualité.

La critique de Gagnon et Simon de l’essentialisme dans la sexualité dans Sexual Conduct prend la forme d’une faveur finale pour aller au-delà des écrits de Freud et Kinsey de manière critique. Nous devons analyser la prémisse problématique. Cette sexualité inclut une vertu magique qui permet aux pulsions biologiques de trouver une expression psychologique et sociale directe, même si nous ne supposons pas cela pour d’autres activités biologiques », écrivent-ils. Gagnon et Simon modifieront leur approche des auteurs de sexualité (y compris Freud et Kinsey) en reconnaissant que les disciplines qui étudient la sexualité sont culturelles et historiques. Gagnon et Simon recommandent de considérer la sexualité comme un comportement plutôt que comme le principe sous-jacent qui soutient toutes les autres actions. Si le retour à l’état originel de la sexualité n’est pas une option, le comportement sexuel humain doit être modifié.

R. Parker et J. Gagnon (éd.), Conceiving Sexuality, Routledge, New York et Londres, 1995, pp. 183-213.

Toutes nos expériences sexuelles sont scénarisées en premier. Scripted est difficile à interpréter icivariouse de façons dont différents contenus sémantiques sont présents simultanément. « L’apprentissage concerne tous les éléments de la sexualité, y compris la perception et l’interprétation des événements physiologiques associés à l’excitation, au plaisir et à l’orgasme » (J. Gagnon, 1990). Les scripts « intrapsychiques » utilisent des éléments provenant d’un large éventail de sources – des éléments symboliques fragmentés. Ils opèrent la reconnaissance des situations sexuelles et coordonnent la vie mentale et le comportement social.

Les scripts de l’ordre culturel sont des prescriptions communautaires qui énoncent ce qui est permis et ce qui ne l’est pas dans les affaires sexuelles. J. Gagnon relate les attentes initialement très différentes des hommes européens et des femmes polynésiennes en analysant les journaux intimes du voyage du capitaine Cook en Polynésie. Pour les premiers, la sexualité était un monde de désirs physiques inhérents qui devaient être maîtrisés par les commandements religieux et l’institution du mariage. Les cadeaux des marins aux jeunes femmes qui se donnaient sans paiement ont constitué la base du premier type de prostitution.

Les scripts sexuels ont une fonction structurelle pour l’imagination sexuelle des groupes, des relations et des personnes. Ils permettent l’identification, l’interprétation et la stabilisation des composantes sexuelles de la vie sociale.

Séquences narratives sous forme de scripts

L’approche scénaristique permet de penser la sexualité dans des processus ou des procédures, où les résultats sont atteints lorsqu’une série d’étapes sont complétées dans un ordre spécifique et sous les contraintes d’un cadre socialement organisé (lieu, acteurs, etc.). Changer l’ordre des événements dans une biographie (se marier avant ou après avoir eu un enfant) ou les événements dans une histoire ont toujours pour effet de changer le sens des expériences ou la morale de l’histoire, comme nous le savons tous.

Le registre littéraire de la narration ou du théâtre est très évident dans la théorie du scénario, avec des métaphores telles que l’improvisation, l’interprétation et les répétitions privées. Les fantasmes inhabituels sont souvent dépeints comme des séquences narratives, avec un lieu, des personnages et une séquence d’événements; Même une fantaisie limitée à une seule image devrait probablement être considérée comme une compression d’une histoire qui peut être remontée par la suite.

L’ordre des événements a une signification largement connue des acteurs d’un environnement culturel spécifique. L’arrangement des scripts en séquences est culturel, interpersonnel et mentalement visible. En conséquence, une rencontre sexuelle fait souvent partie d’une séquence plus étendue d’activités génératrices d’excitation, même si elles manquent de contenu explicite et intrinsèquement sexuel. Sortir le soir, boire du vin, danser et caresser sont tous des aspects attendus du scénario culturel de la rencontre sexuelle.

Le scénario dominant présume également la responsabilité de l’homme de faire les suggestions. Un autre exemple est le passage de l’adolescent au sexe génital. Aujourd’hui, il existe un modèle de transition étape par étape: baisers profonds, caresses corporelles, caresses génitales et pénétration génitale. Au XXe siècle, on a eu tendance à allonger la durée de la procédure, qui se déroule actuellement sur plusieurs années et avec de moins en moins de partenaires. Avec le même compagnon.

Le scénario de l’entrée des jeunes dans la sexualité est donc de plus en plus celui d’une familiarisation et d’un apprentissage progressifs du corps, des réactions et des sentiments de l’autre, ainsi que de ses perceptions différenciées selon le sexe, plutôt que d’un rite de passage initiatique (avec une prostituée ou lors de la nuit de noces). Considérez la séquence d’actions dans une relation hétérosexuelle, qui ne suit pas un modèle cohérent ou universel. Dans la séquence typique d’une nouvelle relation, les couples s’embrassent et se caressent tout en portant leurs vêtements.

En raison de l’euphorie, le déshabillage ultérieur pour le coït semble nécessaire dans l’intimité. Dans une relation établie, les amants, dont l’intimité est déjà établie, se déshabillent avant de commencer à se caresser.

Bien que des changements (par exemple, le sexe oral ou non) soient possibles, l’insertion d’un élément entièrement nouveau dans le script d’une relation établie (par exemple, un préservatif) en modifierait le sens. L’excitation et le désir sont généralement plus suscités par la reconnaissance d’éléments connus ou le déroulement d’un script attendu que par des événements qui surviennent en dehors de tout script existant. Pourtant, des modifications mentales des caractéristiques matérielles de la circonstance sont toujours concevables. Même la « spontanéité sexuelle » doit être écrite pour désigner les moments, les lieux et les individus avec lesquels cette conduite est autorisée.

« Les choses auraient sans doute été plus compliquées si les hommes ou les  femmes avaient eu un goût culturel pour le sexe oral ou les baisers sur les lèvres et avaient essayé d’inclure ce goût dans le scénario ou si ce sont les hommes polynésiens qui voulaient avoir des rapports sexuels avec les Européens » (J. Gagnon, 1997, p. 33).

J. Gagnon et E. O. Laumann. L’organisation sociale de la sexualité, R. Michael et S. Michaels. University of Chicago Press, 1995, p. 7. Sexual Practices in the United States, University of Chicago Press, 1995, p. 7.

Script Perspective Applications

L’analyse du scénario ne se limite pas à la représentation du comportement sexuel en général. Il peut être utilisé pour réinterpréter le contenu des enquêtes sur le comportement sexuel, révélant leurs définitions sous-jacentes de la sexualité. En conséquence, les enquêtes menées à l’époque du sida ne construisent pas la sexualité de la même manière que celles menées dans les années 1970. La violence sexuelle faite aux femmes peut également être envisagée sous cet angle (J. Gagnon, op. cit., 1990), ce qui peut expliquer la difficulté continue des femmes à dévoiler les abus sexuels dans une relation à long terme.

La thérapie sexuelle, d’autre part, peut être comprise comme une tentative de construire de nouveaux scénarios, soit culturellement en reclassant divers problèmes en dysfonctions sexuelles ou interpersonnelles, en rééduquant le couple et en introduisant de nouvelles tactiques pour réérotiser le lien.

La collaboration entre Gagnon et Simon prend fin à la fin des années 1980. L’ancien auteur a par la suite collaboré avec Laumann à la réalisation d’une importante enquête nationale sur le comportement sexuel aux États-Unis, au cours de laquelle les textes interpersonnels ont été méticuleusement examinés (E. O. Laumann, J. Gagnon et al., op. cit., 1995).

Les recherches de Simon ont porté sur les scripts intrapsychiques et les scripts culturels. Le point de vue du scénario sexuel est essentiel parce qu’il nous permet d’étudier l’interaction entre les comportements, les contenus mentaux, les interactions sociales et les contenus culturels sans assumer l’identité ou la discontinuité entre ces divers sites de sexualité. Les scripts organisent des événements complexes et nous invitent à interagir avec eux.

La structure du scénario complique les séquences d’événements et nous permet de considérer la sexualité comme un processus de découverte, de reconnaissance, de négociation et d’improvisation. Le désir se manifeste comme un mouvement vers le potentiel, principalement mais pas entièrement régi par le principe d’actualité, plutôt que comme une expression culturellement confinée d’un instinct.

L’implication des hommes dans les relations sexuelles orales est liée à l’opportunité, la retenue morale et l’engagement émotionnel. D’après l’acceptation récente des attouchements génitaux comme faisant partie de « ce devrait être fait » dans une connexion hétérosexuelle compétente. Les populations de 1963 à 1967 avaient plus élevé le taux de rapports sexuels oraux avant le mariage. Ceci était vrai pour les deux sexes (hommes et femmes) de 1928 à 1943. Les scripts sexuels interpersonnels et intrapsychiques des individus d’une culture sont suscités et ordonnés en partie par les scripts culturels du comportement sexuel.

Ce que l’on dit de l’amour au cinéma ou dans la littérature = socialisation explicite (qui peut avoir une dimension implicite). La sexualité n’est pas apprise une fois pour toutes. La manipulation d’une série de terminaisons nerveuses sensibles au toucher concentrées et situées à différents endroits du corps pour susciter une réponse sexuelle. Des indices sur la localisation (dans le temps et l’espace) des conseils sexuels modernes donnés aux personnes sexuellement non informées, dysfonctionnelles ou aventureuses pourraient être trouvés dans des cultures dans lesquelles les pratiques sexuelles sont absentes, minimisées ou réorganisées. Kinsey et le collectif ont observé que ces trois formes de conduite étaient faiblement répandues.

Les données Kinsey représente une collection de personnes interrogées, volontaires, blanches, jeunes, issues du segment les plus éduquées de la population. Le maintien des scripts intrapsychiques est au cœur des jugements des personnes sur le caractère propre ou impur, spécial ou routinier, approprié ou inapproprié de leur conduite. La différence entre les déclarations des hommes concernant la pratique du cunnilingus et la fellation avant le mariage nécessite une certaine interprétation. La moitié de femmes qu’avait le plus d’expérience coïtale en matière de coït n’avait jamais eu de relations sexuelles dans la fellation ou le cunnilingus chez ces derniers. Cependant, l’incidence des contacts génitaux oraux entre les sujets d’études universitaires et ceux supérieurs semblent être dues à une incidence plus élevée déçoit prémarital.

Les entretiens de l’étude Kinsey sont réalisés par une équipe d’enquêteurs formés et supervisés par le NORC. La cohorte née de 1925 à 1930 serait sous-représentée. Les différences entre cette dernière cohorte de cinq ans et celles nées plus tôt sont faibles. Chez les ambes, on observe une proportion deux fois plus élevée de cunnilingus, et une proportion un peu plus faible de fellations. Les sexes oraux sont devenus une technique plus acceptable avec les filles, et pour les jeunes hommes. Les femmes que s’inquiètent de voir leur partenaire perdre le contrôle. C’est cette nouvelle période du parcours de vie tas que nous avons nommé assez maladroitement.

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